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AéMD et le Printemps des Poètes 2008 à Grenoble : "Eloge de l'autre"

AéMD et le Printemps des Poètes 2008 à Grenoble : "Eloge de l'autre"
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AéMD et le Printemps des Poètes 2008 à Grenoble : "Eloge de l'autre"
19 mars 2008

C'est fini !

Le Printemps des poètes 2008 prend fin, une page se tourne...

Pour patienter jusqu'à l'année prochaine, vous pourrez trouver sur ce blog des photos des événements ainsi que les poèmes reçus sur le thème 

Eloge de l'autre : "on n'est pas seul dans sa peau" (citation d'Henri Michaux).

Un grand merci aux partenaires, aux artistes, aux intervenants et aux spectateurs !

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18 mars 2008

AUTOPORTRAIT IMAGINAIRE : Ces autres que je ne suis pas

Depuis un instant immergée,

clapotis et vaguelettes à la surface,

pression rassurante du liquide omniprésent,

harmonie envahissant mon corps d'otarie,

quelques coups de nageoires lisses,

enfin les eaux calmes

de sombres abysses,

fusement d'une l'innocente torpille,

en quête de vitalité substantielle;

Un air vivifiant m'emplit,

siffle avec la vitesse,

excitant ma monture,

le parcours ensemble,

à travers

forêts denses,

végétation emmêlée,

plateaux à l'herbe rase, crissante,

pics rocheux chatouillant des nuages tumultueux,

complices,

incessamment,

d'un défi aux saisons et aux temps;

Mes mouvements sont un lent balancement,

puis d'une violente impulsivité,

les frontières incertaines,

peut-être illimitées,

d'une salle empourprée,

où s'exécute une danse dictée

par le son d'une musique intérieure;

Les mouvements de mes doigts s'intensifient,

frappent,

jouent,

caressent

les touches ébène et ivoire,

usant contrastes,

nuances

et sonorités atypiques,

d'un rythme calme,

effréné l'instant d'après,

parfaitement irrégulier;

Ils impriment clignotements,

déambulements,

sentiments,

le ressenti sur toile,

en une peinture viscérale;

Des lettres, des arabesques,

sur un papier immaculé,

des griffonnements pour immortaliser,

Divine tentative, Ô combien orgueilleuse,

sur une table trop large,

trop longue,

avec pour seul soutien,

pour seul compagnon dans cette lutte

contre la nuit, contre le vide, contre l'oubli,

une flamme, unique,

d'ordinaire vivace,

mais tantôt chancelante, vacillante,

vouée à s'éteindre …

Clémence Bolla

18 mars 2008

Eloge de l'autre

Un jour

Il viendra

Tel un voleur

Tel un fantôme

Hanter nos demeures.

Il viendra

Avec sa poésie, sa philosophie,

Ses sciences, ses mystères,

Son regard profond et inquisiteur.

Il viendra

Les pieds ornés d’épines et d’herbes sèches,

La peau calcinée sous le ciel impétueux,

Les habits embaumant l’encens du désert.

Il sera suivi de cortèges de chameaux,

De brebis, de chèvres, de chiens squelettiques

Et de grelots fredonnant des prières hermétiques.

Dans sa gibecière,

Il apportera le plumage de gangas,

Un récipient criblé et de la poussière dorée du Sahara.

Seul, loin de la cohue de l’oasis,

Pourquoi cherche-t-il mes empreintes

Dans le labyrinthe des baobabs sombres ?

Au crépuscule,

Disparaîtra-t-il

Avec mon ombre ?

Bhushan Thapliyal

18 mars 2008

Le visage de pierre

Le visage de pierre
De la foule
Devant moi
Infranchissable
M’empêchait de rejoindre

Cette main tendue
Déjà éteinte.

Et je voulais le fendre d’un coup de hache...

Mais elle était loin
Emportée

Où je ne serai jamais.

Le visage de pierre
De la foule
Devant moi
Etait la seule voix
Qui désormais me restait.

Jérémy Zucchi

18 mars 2008

L’autre Toi

Me, Myself and I

En l’autre, je recherche un peu de moi.

Me, Myself and I

Chercher des similitudes là où l’on ne voit que différence.

Me, Myself and Us

En l’autre je vois un peu de Toi.

Me, Myself and Us

Trouver le courage de baisser sa garde.

You, You, You.

Mélanie Ferlazzo

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18 mars 2008

Grand-Mère

Grand-mère

Je te revois, Grand-mère,

méchante, revêche avec les autres.

Ce n’était qu’apparence.

Les gens, dans ton dos, disaient qu’ils te voyaient

souvent, trop souvent, sur la tombe de ta fille.

J’entendais ricaner, affirmer :

elle n’a pas supporté,

elle l’a empoisonnée…

Sans le croire, sans te le dire, je le croyais aussi.

Les années ont passé.

J’ai trouvé une lettre que tu m’avais écrite

mais jamais envoyée.

Tu me racontais tout, Grand-mère,

la guerre, les jalousies, les rumeurs imbéciles,

et l’histoire de ta fille,

ma mère,

qui aimait cet Allemand qui en retour l’aimait.

Repose en paix, Grand-mère.

Maintenant, je le sais,

pourquoi je t’aimais tant…

Jean-Luc Werts

18 mars 2008

A l’ombre du jour

Il est tôt ce matin mais son réveil a déjà sonné

Doucement, il se glisse hors du lit

Il ne veut pas la réveiller

C'est le milieu de la nuit.

La cafetière a nappé la fenêtre de vapeur,

Dehors, l'hiver a blanchi les trottoirs

Il aura froid tout à l'heure

Quand il sortira dans le noir.

Il dépose un baiser sur le front endormi

Un soupir de bien être lui répond

Ce soir il jouera avec lui

Il aime ça son lutin mignon

Le camion ronronne en attendant son signal

Chaque matin c'est le même rituel

A mon réveil ce sera plus banal,

Le soleil sera déjà haut dans le ciel

Ma poubelle aura sagement repris sa place

Les rues seront propres et belles

Aurais je une pensée même fugace

Pour ceux qui manient la pelle?

Christine Gabriele

18 mars 2008

Les corps chantent en cœur, les cœurs chantent encore

La rumeur d'un dernier rancard
dans un décor choucar court
précaire car l'espoir qu'elle procure
ne m'est pas d'un grand secours

est-ce que tu m'aimes encore?

j'ai vu sur ton coeur

qu'une lueur éclaire une fleur éclore

j'ai vu les éclairs et le désaccord

la meilleure lumière devenir obscure
interrupteur rupture
deux acteurs réfractaires une fracture

c'est ma lecture mon fil directeur

mes conjectures sous le feu du projecteur

non sans humour selon ton humeur

entend ma clameur parle moi d'amour

car j'ai trop la mort mais sa morsure amère

me rassure sur mon sort

ça pour sur il est bien farceur

et pour raccourcir je ne suis pas un corsaire

ni du genre qui gère trop peu rageur

j'ai toujours eu peur d'agir

même si j'exagère j'ai de pires injures
mise à jour sur mon étagère

amateur en la matière et bien immature

encore une tare supplémentaire
ainsi tu peux faire l'inventaire

de mes torts mais tu préfères l'aventure

tu préfères les vantards tu préfères

l'étendard d'inventeurs de devanture

moi qui ne suis pas menteur

est-ce que tu m'aimes encore?

le mur porteur est par terre

mais mon coeur moqueur est prêt à repartir

vainqueur dans mes artères

Ismail Barbeyer

18 mars 2008

Regards perdus

La ville s'agite, manège permanent

Où tournent les destins des fugitifs passants

Qui défilent sans voir

Ceux qui n'ont plus d'espoir .

Des regards se croisent dans la foule pressée,

Ils se disent des choses un instant dévoilées :

Un espoir, un regret

D'une vie partagée.

Chacun va poursuivant ses projets, ses soucis,

Mais soudain un regard et le mur est franchi,

Battement des paupières

Et le monde s'éclaire.

Un regard échangé, aussitôt effacé

Pour toujours, emporté dans la course effrénée

D'une rue ou d'un square,

Un matin ou un soir.

En une seconde tu peux rêver ta vie,

Ce sera un amour ou peut-être un défi

Cet(te) autre que tu vois

Pour la première fois .

Un sourire, un regard que tes yeux ont surpris

Reviendront te charmer dans un rêve la nuit,

Eveiller un désir

Qui s'évade en soupirs.

Les yeux dans la ville tissent des liens précieux

Mais fragiles entre urbains oublieux

Happés par la vitesse

Dès que le temps presse.

Dans ses yeux une attente

Dans tes yeux une offrande

Dans la rue ou un square

Un matin ou un soir.

Michel Massit

18 mars 2008

Rencontre inévitable

Silencieuse, la mort compose le chant intime

Les enfants, les mères, l’homme et ses frères sont les rimes.

Ceux qui sont fatals, ont lié sous le sol, et c’est la peur,

Grand maître, qui règne cruellement sur leurs cœurs.

O Mort, mon Seigneur ! Pour moi, ouvrez-vous la porte ?

Maintenant l’enfer ou le paradis, qu’importe ?

Déchiré ma poitrine, langui, séché, malsain…

On a écrit sur le front mon fatal destin...

La vie fuit la mort, et la mort suit la vie !

L'Existence cherche aveuglement l'Absolu.

Fugitive image, le mirage qui nous a plu !

Porte le silence sur tes épaules. Tiens debout !

Bois la tasse de poison amer sans remords :

La mort suit la vie, et la vie fuit la mort…

Mirza Ghiassi

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